La musique irlandaise, parfois influencée par le contexte politique ou religieux de l’époque, s’est développée sur toute l’île et remonte à la nuit des temps. Elle unira le peuple irlandais et se répandra à travers le monde.
UN PEU D’HISTOIRE…
Son histoire s’étale sur plusieurs siècles. La musique la plus ancienne est celle des harpistes des clans gaéliques, datant du IXe siècle. Depuis le XIIIe siècle, la harpe figure comme emblème du pays et figure sur ses pièces de monnaie. Les musiciens de l’époque restent, pour la plupart, totalement inconnus. A la base, le harpiste (barde) accompagnait un poète qui proclamait les louanges du chef de clan auquel il était rattaché.
Au Moyen Âge, les harpistes étaient respectés et fréquentés par l’aristocratie, quoique leur musique était condamnée par le clergé qui la jugeait sataniste, l’interdisant et détruisant les instruments. Les musiciens se cachaient pour jouer. Vint la période de l’invasion anglaise et de l’effondrement de la société gaélique. Progressivement, entre le XIIe siècle et le XVIIe siècle, les célèbres harpistes – dont un des derniers témoins est Turlough O’Carolan mort au XVIIIe siècle -, deviendront itinérants et leur musique raffinée sera désormais celle des paysans. Ce nouveau style mûrira et s’affinera au fil des siècles et changera la vie des paysans, dansé au carrefour l’été… sur la table de cuisine l’hiver… En 1845 et les années qui suivront, la grande famine verra l’émigration de millions d’Irlandais emportant avec eux musique et instruments, la plupart partant vers le Royaume-Uni mais surtout aux Etats-Unis (une forte communauté irlandaise y règne aujourd’hui) où la musique sera modifiée et mélangée avec d’autres styles. Reels et jigs irlandais seront repris par le bluegrass et la musique traditionnelle canadienne, dont au Québec.
Au XVIIe siècle, les danses deviendront très populaires Elles toucheront des milliers de gens et se transformeront en spectacle à part entière. Elles connaîtront leur apogée au XIXe siècle, de nombreux voyageurs témoignant de son importance. Par crainte de la disparition de la musique et de ses instruments, des nationalistes se regrouperont vers la fin du XVIIIe siècle pour tenter de la faire revivre.
Aujourd’hui, le terme « musique celtique » – qui comprend également la musique écossaise, bretonne et galicienne – se réfère souvent à la musique traditionnelle par opposition aux arrangements musicaux modernes. La musique irlandaise a des règles sous-entendues, jamais dîtes mais toujours suivies. Autrefois, elle n’était pas composée pour être écoutée mais comme soutien, comme guide pour les danseurs. On n’entendait alors ni dynamique, ni émotions ; c’était plutôt un rythme solide, ininterrompu. Chaque morceau (ou « tune » comme disent les Irlandais) se compose de deux parties, répétées chacune deux fois, donnant ainsi la forme AABB.
La première partie, le « twist », donnant l’idée principale, est suivi du « turn », mélodie qui permet un contraste saisissant, mais se maintenant toujours au même rythme.
Il est impossible de jouer la musique irlandaise sans user d’ornementations : raccourcis de notes, roulements, les « grace notes » (forme d’acciacatura) variant selon chaque région et utilisés par chaque musicien pour exprimer et mettre en valeur sa propre intonation. Elles varient lors de chaque partie jouée de façon à n’avoir jamais deux morceaux identiques.
Lors du XXème siècle, la musique irlandaise s’est mélangée avec d’autres styles pour donner ce qu’on appelle des « fusions » : jazz, pop, rock…
Peu nombreux sont les genres qui y ont échappés. Sinéad O’Connor, Enya, Van Morison (sur l’image) sont ceux qui ont mélangé la musique folk de leur pays avec les styles les plus contemporains. Parmi les fusions classiques on trouve par exemple le fameux Riverdance de Bill Whelan.
Depuis les années 70, des groupes tels que Planxty, Clannad,The Bothy Band (Old Hag you’ve killed me ; The Kid on the Moutain) ou encore Dervish, The Dubliners, De Dannan représentent aujourd’hui la musique contemporaine qui a même imprégné la France. Certains groupes tels que Garlic Bread et Keltas profitent d’ailleurs de leurs racines musicales françaises pour nous apporter à la fois un son celtique et innovant.
La musique irlandaise amène de l’émotion et un sentiment différent pour chaque oreille. C’est un style qui inspire et est aimé par toute une nouvelle génération d’auditeurs à travers le monde.
La fête de la Saint-Patrick reste le plus grand moment pour l’honorer.
En Bretagne, les Fest nozh ont bien changé : les couples de sonneurs et chanteurs existent toujours mais beaucoup de groupes font appels à des instruments électriques et à une acoustique spéciale
(Skolvan, les Diaouled ar Menez, les Sonerien Du déjà assez anciens, Filifala, Didier Squiban, Gwelloc’h…).
MUSIQUE TRADITIONNELLE :
La forme connue actuellement remontant donc aux XVIIIe et XIXe siècles se subdivise en musique vocale d’une part et instrumentale d’autre part.
La voix est primordiale en raison d’une caractéristique mélodique prépondérante : les ornementations. le « sean-nos » (litt. « style ancien »), chant en gaélique a cappella, difficile d’accès, issu du Moyen Âge ; la musique de danse (socializing) , purement instrumentale qui se joue depuis quelques décennies dans les pubs; la musique mélodique, ballades, « slow airs » (mélodie instrumentale lente et calme) et les « laments » (mélopées racontant une histoire triste, proches des « gwerzioù » bretonnes) ; les « ballads », chants militants composés pour magnifier l’esprit et l’action nationaliste, en particulier à partir du XIXe siècle, dont sont issues les « protests songs » d’Irlande du Nord au XXe siècle.
Aujourd’hui, on rencontre surtout des interprétations de la musique de danse, qui a le plus suscité de compositions et de ballades en anglais. Certains interprètes (Altan, La Lugh, Danu, Téada) les chantent néanmoins en gaélique.
Les thèmes sont comme partout : l’amour, la mort, la guerre, le travail, l’héroïsme, l’humour plus deux thèmes récurrents liés à l’histoire irlandaise, l’exaltation du sentiment national et l’émigration massive vers les États-Unis.
L’irish traditional music diffère à bien des égards de la musique classique ou savante qui se présente — à l’exception de la basse continue baroque — sous forme de partitions prêtes à être jouées. Une autre différence est l’aspect diatonique (avec parfois des altérations mais peu de chromatismes) dans la musique traditionnelle.
Elle se joue principalement en mode majeur dans les tonalités de Sol, Ré et La. Les rares « tunes » en mineur se jouent en Mi, La ou Si. Il existe aussi des partitions adaptées au violon (et dérivés, mandoline, banjo…) en Do, Fa, Si et ses relatives : La mineur, Ré mineur et Sol mineur).
Les flûtistes maîtrisant les clés peuvent néanmoins s’y adapter. La notation était transcrite selon le système de notation musicale classique et plus récemment en notation du type allemand ABCDEFG. Les partitions ne comportent que la mélodie, celle-ci étant l’essence de la musique irlandaise. C’est ainsi qu’a été transcrite la musique de O’Carolan à partir de la fin du XVIIe siècle, nous privant d’informations précieuses sur les modes d’accompagnement et d’harmonisation de la musique à l’époque.
L’accompagnement et l’harmonie n’ont fait leur apparition que dans les années 1960.
Actuellement, tout groupe se doit d’harmoniser et arranger ses mélodies, c’està- dire choisir les accords d’accompagnement, éventuellement composer une seconde voix, imaginer une introduction, etc. Le dépouillement des airs irlandais permet qu’ils soient utilisés par diverses sensibilités musicales, par exemple avec des harmonisations de style classique, jazz ou country. Pour se produire en concert, chaque groupe procède à l’instrumentation : il doit donc décider quel(s) instrument(s) commence(nt) la suite, quel autre instrument s’ajoute ou prend le relais, sans oublier le final qui prend en compte l’ornementation, en principe propre à chaque instrument. Jouer cette musique implique un important travail personnel qui pourrait partiellement s’assimiler à une tâche d’arrangeur. De nombreux groupes ou interprètes actuels composent des tunes dans le style traditionnel : De Dannan, Shantalla, le fiddler Frankie Gavin, le flûtiste Matt Molloy (à l’image), le multi-instrumentiste Donál Lunny, etc.
Plusieurs musiciens se sont taillés une réputation de compositeurs, par exemple le fiddler et pianiste Charlie Lennon, Paddy Fahey de l’East Galway qui a composé des reels et des jigs, souvent dans les tonalités de ré mineur ou de sol mineur, au doigté agréable sur un violon, mais difficile à la flûte et aux pipes. Par ailleurs, divers groupes ont adapté des oeuvres d’autres styles : c’est le cas de l’Irish March — extraite de The Battle de William Byrd (1543-1623), virginaliste anglais — arrangée par Planxty, de l’Arrivée de la Reine de Saba de Haendel, oeuvre transformée par De Dannan, ou de Music for a found harmonium de Simon Jeffes (1949-1997) repris par le groupe Patrick Street. On peut citer également l’aventure de O’Stravaganza, où la musique classique et la musique irlandaise se répondent à travers des reprises d’airs composés par Vivaldi et Turlough O’Carolan. C’est ainsi que la musique traditionnelle évolue peu à peu et poursuit son aventure vivante. Certains musiciens de pop, de rock ou de jazz n’hésitent d’ailleurs pas à participer à l’enregistrement de vieilles chansons gaéliques ; ainsi Sting, Mark Knopfler, Tom Jones ou les Rolling Stones répondirent à l’appel de Paddy Moloney, leader du groupe Chieftains, pour le disque The Long Black Veil, et Kate Bush.
Le « Céilidh Band » représente la formation de base des groupes traditionnels irlandais : plusieurs musiciens jouent le thème avec sa propre ornementation, alors qu’à l’accompagnement, il n’y a habituellement que piano et caisse claire. Ces groupes sont devenus très populaires en Irlande depuis leur création il y a cent ans. Traditionnellement, chaque ville d’Irlande a ses propres bands qui jouent dans leur commune pour divers événements et s’affrontent entre villes lors de concours annuels.
LES IRISH SESSIONS :
La musique pop rock a trouvé en Irlande une terre propice à son développement grâce à l’activité intense des musiciens traditionnels parmi les couches populaires de la société. Le rock irlandais a trouvé son expression au travers d’artistes tels que Van Morrison (du groupe Them), Rory Gallagher, Phil Lynott et Gary Moore (du groupe Thin Lizzy), U2, The Undertones, Bob Geldof (du groupe The Boomtown Rats), The Pogues (sur l’image), Sinéad O’Connor et The Cranberries. La musique irlandaise est aussi connue pour être celle des « irish sessions » dans les pubs, réunions publiques et informelles entre musiciens qui s’y tiennent de manière hebdomadaire ou mensuelle, souvent un noyau dur de quelques musiciens de base auquel s’ajoutent des musiciens occasionnels. La première session connue fut celle du The Devonshire Arms à Londres en 1947.
LA MUSIQUE CLASSIQUE :
Elle fait son apparition en Irlande à la période baroque avec des compositeurs tels Charles Coffey et Matthew Dubourg, mais les premiers compositeurs remarquables furent, à la période romantique, John Field (à l’image) et à la période moderne, Charles Villiers Stanford. Cette musique semble toutefois ne retenir qu’un public restreint.
Les danses irlandairses :
Plus de 6 000 mélodies ou tunes répartis en plusieurs types dont les trois principaux sont la « jig » (du français « gigue » et de l’allemand « geige », violon), le « reel » et le « hornpipe ». La première source révélant la danse irlandaise remonte à 1590 et dix ans plus tard, Fynes Moryson, (secrétaire de Lord Mountjoy), écrira que les Irlandais « dansent très volontiers », faisant essentiellement allusion aux danses campagnardes. En 1670, un quatrain mentionne quatre noms de danses. Arthur Young, dans son Tour of Ireland (1776-79), écrit que danser est une chose commune pour les gens pauvres. Les maîtres à danser voyagent dans les campagnes, avec un cornemuseux ou un violoneux aveugle, se faisant payer. Nous savions qu’il existait des danses religieuses ou guerrières chez les Celtes. Un témoignage écrit atteste du fait que les envahisseurs anglo-normands introduisirent des danses en Irlande vers 1410.
Le jig et ses variantes :
Il existe de nombreuses variantes.
- Le « jig », les plus populaires, sont des danses très rythmées (mesures ternaires).
- la « double jig » à vitesse modérée en 6/8, dont l’unité rythmique consiste en deux groupes de trois croches. Son autre caractéristique réside dans la dernière mesure comprenant trois croches et une noire, celles-ci reproduisant la même note que les 2e et 3e croches ;
- la « single jig », en 6/8 ou 12/8. L’unité rythmique se compose de deux groupes de noires-croches et est caractérisée par sa dernière mesure comprenant une noire pointée et une croche ;
- la « slip jig » ou « hop jig » en 9/8 par groupes de 3 croches (3/8 3/8 3/8). Elle se distingue par sa structure de deux fois quatre mesures, les autres « jigs » comptant toujours deux fois huit mesures. la « slip jig » ou « hop jig » en 9/8 par groupes de 3 croches (3/8 3/8 3/8). Elle se distingue par sa structure de deux fois quatre mesures, les autres « jigs » comptant toujours deux fois huit mesures.
- la « slip jig » ou « hop jig » en 9/8 par groupes de 3 croches (3/8 3/8 3/8). Elle se distingue par sa structure de deux fois quatre mesures, les autres « jigs » comptant toujours deux fois huit mesures.
- Le « slide » est une sorte de « jig » en 12/8, qui se caractérise par ses pas glissés, d’où son nom.
Le reel :
- Le « reel » a pour unité rythmique deux groupes de quatre croches (mesure binaire : 2/2 ou C barré). Rapide, voire très rapide, claquements de mains, la danse peut parfois être interprétée sur un tempo lent, prenant alors le nom de « slow reel ».
Le hornpipe :
- Le « hornpipe » décontracté de rythme syncopé adopte la mesure 4/4 et se joue sur un tempo modéré. On accentue en principe une croche sur deux, non pas comme les croches inégales du baroque français, mais plus ou moins comme si la première valait les deux dernières croches du triolet.
D’autres formes… :
- la polka, pétillante à la mélodie simple.
- le « highland » écossais
- et la « mazurka » polonaise
Étant donné que chaque danse est très courte — environ 45 secondes pour un hornpipe joué une seule fois, reprises comprises —, les musiciens jouent en général deux ou trois fois une même danse, et lui juxtaposent toujours une danse voire plus, formant ainsi une suite, surtout en concert, lorsque les auditeurs écoutent plus attentivement que les danseurs, qui souhaitent au contraire moins de danses différentes jouées un plus grand nombre de fois. Il faut dès lors sélectionner, au sein de l’énorme répertoire, quelle danse va succéder à quelle autre danse. Quelle que soit la danse, la structure usuelle adopte la forme AABB ou (A = tune et B = turn. Comportant quatre ou huit mesures chacune, elles forment une « question-réponse ». Chaque partie est répétée mais la fin de la reprise est parfois légèrement modifiée (AA’ BB’) pour permettre aux danseurs de savoir quand ils doivent s’apprêter à un pas différent. On rencontre parfois une troisième (C) et plus rarement encore une quatrième partie (D) concluant la danse ; dans la majorité des cas, composées par un interprète, elles sont des variations qui se sont introduites dans le répertoire au fil du temps. À part les polkas – prisées dans la région de Sliabh luachra (à cheval sur les comtés de Cork et de Kerry) -, les valses et quelques autres rares danses (« fling », « barn-dance » dans le nord du pays), il existe encore une suite de danse irlandaise particulière : le « set-dance » (du français « suite de danse »), inventée par les maîtres à danser au XVIIIe siècle. Elle reçut ce nom particulier à cause de sa structure différente qui requérait des pas propres à chaque mélodie. Le plus connu des « set-dances » est probablement « the Blackbird » dont les deux parties comptent respectivement 8 et 15 mesures. On peut aussi citer « the Knights of Saint Patrick ».
Le « slide » est une sorte de « jig » en 12/8, qui se caractérise par ses pas glissés, d’où son nom.
LES INSTRUMENTS :
Ils sont trop nombreux pour être tous énumérés. Le terme « oïrfideach » (« celui qui souffle » ou « sonneur ») désigne un musicien en gaélique ; ceci suggère que les premières musiques apparues en Irlande étaient peut-être jouées par une cornemuse ou une flûte.
La harpe irlandaise (harpe de Brian Borù)
De plus petite taille que la harpe classique, elle date sans doute du IXe siècle, attesté par le psautier de Folchard du monastère irlandais de Saint Gall. L’instrument était muni de cordes en laiton et cuivre et la caisse de résonance creusée d’un seul bloc dans du saule. La beauté de son timbre et l’habileté des harpistes sont cités dès le XIIe siècle par le Giraldus Cambrensis (Giraud de Cambrie), homme d’église gallois pourtant peu enclin à apprécier la culture irlandaise. Jusqu’au XVIe siècle, les harpeurs hautement considérés puis persécutés en tant que vecteurs de la résistance irlandaise par les Anglais, on sait que la Reine d’Angleterre Elisabeth 1ère entretenait un joueur de harpe irlandais à sa cour. L’instrument disparaît au début du XIXe siècle avec Arthur O’Neill, dernier harpeur. Vers la fin du XXe siècle, débute lentement la renaissance d’un instrument, aux cordes aussi bien en boyau qu’en métal, connu aujourd’hui sous le nom de harpe celtique.
Le fidli ou fiddle
Ancêtre probable du violon en Irlande, identique au violon classique mais joué avec un style beaucoup plus raide et détaché. Il est souvent monté avec des cordes métalliques et un chevalet plutôt plat, existe depuis longtemps dans les campagnes car facile à fabriquer. Il en a existé de toutes formes, dans toutes sortes de matériaux, y compris le métal comme le fer blanc ou le laiton.
Le piano
Un style remanié… Les accords stricts alternent entre main droite et main gauche.
La guitare
Elle s’avère parfaite pour tenir le rythme des morceaux. Souvent accordée en DADGAD (accord de Ré sus 4 popularisé par Davey Graham dans les années 1960).
L’accordéon
D’origine allemande, se divise en accordéon chromatique (principalement à touches piano, plutôt de tradition Nord Irlandaise et Écossaise) et accordéon diatonique (à boutons). Les premiers modèles diatoniques bisonores étaient des mélodéons en en Do, Ré ou en Sol, plus légers, à une seule rangée et de 1 à 4 voies qui évoluera en deux rangées séparées par un demi-ton (à la manière de l’harmonica dit chromatique) rendant possible une étendue de deux octaves et demie.
Le concertina (petit accordéon hexagonal, dans le comté de Clare) est anglais (bisonore en G/C). Il a connu un développement particulier en Irlande (système anglo-irish en G/C + chromatismes).
La flûte irlandaise
l’Irish concert flute – en bois (ou de nos jours en polymère), proche du traverso baroque, émet un timbre plutôt doux, une flûte traversière sans clefs, donc diatonique (D) ou chromatique. à clefs. C’est l’instrument en usage au XIXe siècle dans les orchestres classiques.
les whistles, flûtes à bec en métal ou en bois généralement à 6 trous.
Tin whistles ou penny whistles (parce qu’elles ne coûtaient pas cher), petite flûte Low whistles, jouant une octave en dessous, de la taille d’une flûte.
La cornemuse irlandaise
Ou Union pipes (uilleann pipes où uillean = coude). La plus complexe au monde comporte trois bourdons, des régulateurs à douze clés (pour l’accompagnement), un soufflet actionné par le coude, un sac (coincé entre le coude et la hanche) et un chalumeau à deux octaves. Apparu au XVIIe siècle, (pastoral pipes) cette cornemuse était le plus souvent accordée en Si , aujourd’hui plus couramment en Ré.
Le timpán
Issu sans doute du mot « tympanon », cithare à marteaux. C’est un instrument à cordes joué à l’archet, sans autre précision connue à ce jour. Au cours du XXème siècle, on accueille des instruments « étrangers » au monde de la musique irlandaise.
Le hammered dulcimer
Un instrument qui n’a pas connu de développement important en Irlande avant le XIXe siècle.
Le Bodhrán
Tambour d’environ 60 cm de diamètre et 10 à 12 cm de haut ; cadre en frêne et membrane en peau de chèvre, en daim ou lévrier ; il est frappé par un petit bâton de frêne ou de houx de 15 à 20 cm de long à chaque bout duquel on trouve une partie ovaloïde l’autre main étant placé de l’autre côté de la peau et jouant sur la tension et donc le son. Ce tipper (stick) est tenu entre les doigts, l’essentiel du jeu étant effectué par le poignet. C’est le Kerry style. Une technique plus récente utilise un tipper droit (sans renflement aux extrémités) tenu par une des extrémités. On frappe la peau avec une seule extrémité. Redoublements et rebonds permettent une étonnante variété des rythmes.
Le cistre
Proche du mandole, à 4 ou 5 choeurs (ou doubles cordes)
La mandoline (à fond plat)
Le banjo ténor (4 cordes)
Importé dans les années 1960 suite à une erreur. Alec Finn demanda à un ami qui allait en Grèce de lui rapporter un luth, confondu avec un bouzouk. Finn s’en contenta. Instrument à caisse en forme de poire, fond bombé au long manche muni de 3 choeurs (3 cordes, doublées) en DAD. Le luthier Peter Abnett fabriqua – avec Alec Finn et Dónal Lunny – un instrument en forme de larme et fond plat (voire légèrement bombé), 4 choeurs, cordes et accord différents (GDAD ou GDAE) : le bouzouki irlandais.
Régions : musiques et danses traditionnelles
La Musique Ecossaise
Elle comporte beaucoup plus de marches. C’est le pays du Pribroch, la Grande Musique. Le « Pipe Band écossais » reste composé de cornemuses écossaises, caisses claires, de toms et grosse caisse.
Les Musiques Asturiennes et Galiciennes
Même histoire, peut-être un peu moins ancienne. Le régime de Franco interdira ce régionalisme insolent. Bandas de « Gaïtas », cornemuses propres aux Asturies et à la Galice, comportent un seul bourdon et sont très décorées. Carlos Nunez sera le véritable pape de la Gaïta.
La Musique Bretonne
De sources très anciennes. Alan Stivell et Dan ar Braz l’ont ressortie dans les années 70. Elle a une profonde tradition orale. Cependant, les années 50 voient aussi la création du tout premier « Bagad », celui des Cheminots de Carhaix. Un « Bagad » est un ensemble musical breton copié sur le modèle du Pipe Band écossais. Il comporte des pupitres de cornemuses écossaises, de caisses claires, de percussions et bombardes.
Les instruments régionaux
La bombarde, instrument typiquement breton et ancêtre du hautbois, anche double au son très puissant. Le Biniou Kozh est la cornemuse bretonne. Un seul bourdon, au son puissant et très aigu.
Les danses
la Gavotte (des montagnes, Bigoudenn, Laridé- Gavotte), la plus classique Le Laridé et le Kas-ha-barh, du pays de Vannes. Les An Dro et Hanter Dro Le Plinn, la danse fisel Le Kost-ar-c’houat…
Bibliographie et sources Edward Bunting (1773-1843) George Petrie (1790-1866 William Forde (c 1795-1850) John Edward Pigot (1822-1871), Patrick Weston Joyce (1827-1914) James Goodman (1828-1896 Francis O’Neill (1849-1936) Breandán Breathnach (1910-1985)
Ouvrages de référence The Companion to Irish traditional music, ed. Fintan Vallely, Cork University Press, 1999 The traditional music of Britain and Ireland, ed. James Porter, Garland Publishing, New York, 1989 Breandán Breathnach, Folk Music and Dances of Ireland, Dublin, 1971, R/Ossian, 1996 Articles « Carolan » et « Ireland », The New Grove’s Dictionary of Music and Musicians, ed. Stanley Sadie, London, 1980/R 1991 Erick Falc’her-Poyroux et Alain Monnier, La musique irlandaise, éd. Coop Breizh, Spézet, 1995 Wilkipedia