Folk songwriter, la Bretagne est sa terre sacrée : celle des origines qu’elle porte fièrement. Mais aussi celle des valeurs qu’elle revendique : l’authenticité et la vérité.
Quelques années après l’Irlande, c’est au tour de la Belgique de devenir sa terre d’exil.
En 2012, COLLINE HILL livrait WISHES, son premier album.
Souvenez-vous de l’interview réalisée par ma collègue Sarah Nerbonne, (We Like Music n°8, juillet 2012) à propos de Colline. Je reprendrai volontiers son intro :
« Cheveux au vent, simple et authentique. Colline Hill nous offre un folk tantôt celtique, tantôt rock aux accents pop, qui nous transporte là-bas, dans les plaines de l’Amérique de l’Ouest. Le naturel et la sincérité de cette artiste nous ont séduits. »
Réalisé sous la houlette de l’arrangeur anglais, Stuart Bruce (connu pour ses collaborations avec les Real World Studios de Peter Gabriel, et son travail aux côtés de Loreena McKennitt, Kate Bush, Clarika ou encore Susheela Raman), l’album aux saveurs Folk-Pop affichera une tournée d’une centaine de dates.
Parmi les escales de l’opus, on comptera les supports de Crosby Stills & Nash, America, Peter Cincotti, Imelda May, The Levellers, Peter Hammill (Van Der Graaf Generator), les salles mythiques (Bataclan, Olympia, l’Alhambra), les festivals de renom (Francofolies de Spa, Pause Guitare, Interceltique de Lorient, Sonic Visions), les affiches (Asgeir, Angus & Julia Stone, Tété, Sinead O’Connor).
Ne trouvez-vous pas qu’il existe une certaine ressemblance entre Joan Baez et Colline Hill ?
Celle qui se décrit plus comme une « emotionteller » qu’une « storyteller », revient aujourd’hui avec un album fort – SKIMMED – aux allures sauvages et majestueuses.
Colline ne change pas, mais elle grimpe et évolue… A mon tour de vous présenter SKIMMED.
SKIMMED, traduit comme « l’écume balayée qui laisse entrevoir le récif », ce nouvel opus indie-folk de la songwriter bretonne, est plus que jamais empreint de vérité. On y découvre une écriture riche et subtile, portée par une voix qui a grandi en silences et en émotions.
De la très touchante confession RandomSkies (I’m afraid of dying) à The Greatest, pépite originelle du genre, l’album réunit dix titres sans détours et d’une beauté incontestable. Il fleure l’écume d’Inis Mor (l’une des trois îles de l’archipel Aran, en Irlande) où l’album fut écrit en partie, du fond d’un hiver rude et saisissant. Et les images sont belles : « Car c’est en images seulement que je sais livrer ma musique. Si le propos est percutant, la forme, elle, a subi une sorte de compression, afin de raboter la brutalité qui pourrait en sortir. »
Et c’est ce qui rend l’écriture de SKIMMED si poétique et si troublante.
Le souffle, les micros à ruban, les craquements des vieux bois d’harmonium : tout est là pour sublimer le talent brut de l’auteur.
Paré d’atours plus sombres et faussement nonchalants, SKIMMED révèle une écriture mature, délivrée avec brio, et confirme la grande qualité de mélodiste de la songwriter (Oh Yes Was, Back Again, But In My Days).
Inspirée par ses icônes (Johnny Cash, Neil Young, Nick Drake) et ses contemporains (Angus & Julia Stone, James Vincent Mc. Morrow), Colline Hill signe aujourd’hui un album pur et inattendu.
« A partir du moment où je me suis détachée de l’idée de ce qui pourrait être pensé de SKIMMED, l’écriture est devenue salvatrice. Loin du désir ou encore de l’attente, elle est devenue plus fluide. » dira-t-elle.