Remerciements à What’s up et tous les tabloïds du monde entier pour les crédits photos…
GOD SAVE BERRY
« Maybellene »
Maybellene, why can’t you be true
Oh Maybellene ,
why can’t you be true
You’ve started back doin’ the things you used to do
Comme on dit, Dieu l’a rappelé. Il a fait préparer les festivités, dresser une grande table où les « anciens » – Son House, Muddy Waters, Bessie Smith, Charley Patton, Fats Domino, John Lee Hooker, Robert Johnson et bien d’autres – accueilleront le petit nouveau pour la fiesta et le boeuf.
La police du comté de Saint Charles (Missouri) est appelée le 18 mars 2017 à 12 h 40 ((heure locale) pour une urgence médicale au domicile de Chuck Berry.
Le chanteur est déclaré mort à 13 h 26 par les secours. Il avait 90 ans.
Toute ma jeunesse et mon initiation à la musique américaine qui fout le camp !
Ayant vécu dans une ambiance familiale jazz, classique et blues, aussi Brassens, Piaf, Brel et Bécaud, je fus très vite initié, par mes parents, au rock, surtout avec Bill Haley (idole de ma mère !) et Chuck Berry.
Et un soir très tard, au début des 60ies, ma mère m’appelait pour me faire écouter à la radio une reprise de Carol : c’était Mick Jagger…
Je me souviens encore, adolescent, allant (déjà !) en répétition musicale, je transportais un vinyle de Chuck Berry ficelé sur le porte-bagage de mon vélo. Le soleil battait son plein et mon disque, avec le serrage des sandows et la chaleur, avait pris la forme d’une grande coupole. Sans jeu de mots, il était « cuit ».
Né en octobre 1926 à Saint-Louis dans le Missouri, Charles Edward Anderson Berry, guitariste, chanteur, auteur-compositeur américain devient l’un des pionniers du rock‘n’roll. Il découvre la musique dans l’église locale où il se rend régulièrement avec ses six frères et sœurs, ses parents faisant partie de la chorale locale. Scolarisé à la Simmons Grade School puis à la Summer Grade School, il y apprend la basse et la guitare dans le club musical Glee.
Puis de se marier avec Themetta « Toddy » Suggs le 28 octobre 1948 donnant naissance à une fille le 3 octobre 1950 : Darlin Ingrid Berry.
Maybellene (1955), Roll Over Beethoven (1956), Rock and Roll Music (1957), Johnny B. Goode (1958), et bien d’autres titres permettront à Chuck Berry de faire évoluer le Rhythm & Blues de son temps en y apportant des éléments distinctifs de ce qui deviendra le Rock’n’Roll : des paroles axées sur la vie adolescente, le consumérisme ainsi qu’une musique donnant la place belle aux solos de guitare et à la mise en scène de l’interprète – autant d’éléments qui exerceront une influence majeure sur la musique rock subséquente. Il influencera de nombreux autres artistes, et son répertoire sera très souvent repris, notamment ses titres les plus célèbres : Johnny B. Goode et Roll Over Beethoven et d’autres standards.
Pendant des années, Chuck Berry tournera avec sa seule guitare Gibson, confiant dans le fait de trouver sur place un groupe connaissant sa musique et capable de le suivre sans avoir répété au préalable.
Chez Chuck, on ne fait pas dans la dentelle !
Trois ans dans une maison de redressement en 1944 pour vol à main armée, puis vingt mois de prison ferme en 1961 et une amende de 5 000 dollars pour avoir fait travailler une jeune apache de 14 ans et de l’avoir transportée aux USA dans le Berry’s Club Band, son club. La fille sera arrêtée pour prostitution. Il sera libéré fin 1963.
Après avoir profité de la vague « oldies » des années 1970, il aura de nouveaux problèmes avec la justice en 1979, accusé d’évasion fiscale. Il plaidera coupable et sera condamné à 4 mois d’emprisonnement et 1 000 heures de travaux d’intérêt général.
Il travaillera pour la General Motors, comme coiffeur en 1951 et se lancera dans la musique avec Johnnie Johnson au piano. Un premier enregistrement en mai 1955 chez Chess (comme toujours !), véritable succès : Maybellene première place des charts R&B en août où il s’y maintiendra pendant 11 semaines.
Berry enchaînera une remarquable série de succès qui deviendront des classiques du rock, tels Thirty Days, Brown Eyed Handsome Man, Sweet Little Sixteen, Roll Over Beethoven, School Days, Rock and Roll Music, Carol et, bien entendu, Johnny B. Goode.
À la fin des années 1980, Chuck Berry ouvre un restaurant à Wentzville dans le Missouri, le Southern Air où il a encore des problèmes avec la justice pour avoir placé des caméras dans les toilettes des femmes. Berry possède aussi un domaine, le Berry Park où, pendant des années, il accueillera des concerts de rock.
Depuis les années 1970, il n’a cessé de se produire régulièrement aux États-Unis et à travers le monde. Il a longtemps joué, un mercredi par mois, au Blueberry Hill, un restaurant et bar situé près de Saint Louis.
Son influence est restée profonde, particulièrement sur les groupes américains et anglais des années 1960. Les Rolling Stones et AC/DC lui ont beaucoup emprunté.
En 1986, le cinéaste Taylor Hackford réalise le documentaire Hail! Hail! Rock ‘n’ Roll.
Un album est réalisé en octobre 1987 sous le label MCA.
Mais, le 1er janvier 2011 alors âgé de 84 ans, l’artiste très fatigué doit interrompre une prestation à Chicago, après avoir donné un concert erratique.
En octobre 2016, à l’occasion de ses 90 ans, il annonce son retour avec un nouvel album :
CHUCK qui sortira le 16 juin.
Bon ! Je me mets en G majeur et attaque CAROL…
A bientôt…