Les explications de Cristina HOYO – danseuse de Flamenco de l’Ecole Internationale de Flamenco Manolete à Grenade – m’ont fait comprendre que les mouvements gracieux des mains imprimaient en fait les émotions perçues tout le long du corps à partir des pieds ainsi que de la danse elle-même, sorte de transmission d’un ressenti remontant de bas en haut au fil du rythme voire même, peut-être, en fonction du sujet de la chorégraphie.
Le saviez-vous ?…
HIDEAWAY, créé en 1960 par Freddie KING et si prisé par de nombreux bluesmen, réenregistré maintes fois, serait sorti d’un club de Blues de Chicago où il était alors l’intro de Magie Sam et de Freddie.
Je trouve judicieux de vous faire bénéficier de l’interprétation de ce classique par Eric Clapton, John Mayall, Ray Vaughan, des « Heroes » qui ont, bien entendu, repris ce thème, et d’en apprécier les différences musicales, harmoniques, voire de chorus.
Freddie KING
John Mayall and the Blues Breakers featuring Eric Clapton
Eric Clapton
https://www.youtube.com/watch?v=OZx5ndpzCKw
Stevie Ray Vaughan
https://www.youtube.com/watch?v=gmdYvIqXbQs
Les artistes ont toujours été considérés comme des « illuminés ».
Tant mieux !… Dali nous l’a prouvé maintes fois tout comme Hendrix.
Par contre, au 19ème siècle, il ne fallait pas sortir du cadre social habituel, surtout lorsqu’en plus nous n’étions pas solvables et en manque de relations.
C’est en visionnant le film de Martin Provost sorti en 2008 – Séraphine –, que je découvre une peintre géniale que je ne connaissais pas.
Ce film, à voir, a particulièrement attiré mon attention. Je me dis que nous pouvons faire des choses merveilleuses avec peu de matériaux, et que la volonté d’être un artiste prime sur notre existence quotidienne, sur les nécessités même de la vie.
Séraphine Louis – dite de Senlis –, fait partie de ceux-là.
Née dans l’Oise en 1864, elle est enfin reconnue comme peintre française rattachée à l’art naïf. Autodidacte, elle s’inspire d’images pieuses, et la répétition de ses motifs décoratifs procure à ses toiles un engorgement de lumière et de couleurs, parfois interprétées comme le reflet de son état extatique, voire mystique.
Père manouvrier et mère paysanne, elle perd cette dernière à l’âge de un an puis son père disparaît lorsqu’elle a sept ans. Elle est recueillie par sa soeur aînée.
Elle est bergère puis domestique chez les soeurs de la Providence avant d’être femme de ménage dans les familles bourgeoises de Senlis, où elle rencontrera un collectionneur allemand d’art, Wilhelm Uhde, qui lui apportera son soutien.
Tout en travaillant, elle se met à peindre à la bougie dans un grand isolement et accomplit une oeuvre considérable. La stéarine est chapardée dans les églises et les pigments, dont on ne connaîtra jamais l’origine (sang de boeuf ? Plantes ?…) viennent colorer le blanc classique Ripolin déjà en vente à l’époque et pour l’achat duquel elle se prive de manger.
Séraphine peint de grandes toiles et s’achète enfin du vernis. Elle se met à dépenser sans compter, son mécène lui apportant un confort financier par les expositions de ses toiles qu’il organise.
Puis la Grande Dépression de 1930 fera que Uhde ne pourra plus subvenir aux besoins de l’artiste qui ne vendra plus de tableaux. Elle sombre alors dans la folie, et on l’interne pour psychose chronique en janvier 1932 à l’hôpital psychiatrique de Clermont où elle ne pourra plus jamais pratiquer son art.
Elle meurt de faim à 78 ans à l’hôpital de Villers-sous-Erquery, dans les dures conditions des asiles sous l’Occupation.
Enterrée dans le carré des indigents au cimetière de Clermont, la stèle porte la mention : « cueille de l’herbe pour manger la nuit ; mange des détritus ».
Ne plus pouvoir pratiquer son art !… Rendez-vous compte ! La pire des tortures pour un artiste.
Visitez donc ses oeuvres, leur richesse.
A bientôt…