Fabien Mornet a 31 ans et est un guitariste et arrangeur d’origine vendéenne. Accompagnateur-né, il se distingue avec Grand Corps Malade dans son dernier album Troisième Temps, Christophe Hondelatte (album Ou pas), Salvatore Adamo, Jane Birkin, Nicole Croisille, ZAZ, Pierre Barouh, Béa Tristan, Mimüniz et, pour le jazz et les musiques du monde, avec Imany, Herbie Hancock, Sîan, Batista El Uno, Ali Amran, Dominique Fillon, Miquéu Montanaro.
Ses influences sont assez diversifiées : John Mayer, Big Daddy Wilson, Keith Richards, Georges Brassens, Paco de Lucia, Basile Leroux, Eric Sauviat…
Musicien polyvalent, tous styles – guitare acoustique et électrique, dobro, ukulele, pandouri, slide, sa carrière est évidemment partagée entre scène, studio, radio, TV.
Sur de grandes scènes – Zénith (Toulouse), Arena (Genève), Alhambra (Paris), Bobino (Paris), Le Botanique (Bruxelles), Théâtre du Rond-Point (Paris), Cité de la Musique (Paris), ArtGeni (Tbilissi) – il accompagne Grand Corps Malade, ZAZ, Herbie Hancock, Salvatore Adamo, Jane Birkin, Nicole Croisille, Pierre Barouh, Siân, Christophe Hondelatte, Dominique Fillon, Miquéu Montanaro.
En parallèle, il rentre en studio pour certains albums : Troisième Temps avec Grand Corps Malade, (Label AZ, Studios Labomatic, Réal. Dominique Blanc-Francard) ; Ou Pas avec Christophe Hondelatte, (Studios Ferber, Studio Lollipop, Réal. Bob Coke) ; Maru Ateni, (Crystal Records, Studio Monesse, Réal. Dominique Fillon) ; Sacha Talens, (Red Room Studio, Réal. Philippe Avril) ; Ayarah, (Studio Haxo, Réal. Felipe Saldivia) ; Tudyka, (Réal. Patrice Courtois) ; Batista El Uno, (Studio Quadrature) ; Mimuniz, (Label & Sébastien, Réal. John Shamir)…
Déjà un bon palmarès, il y ajoutera des albums personnels :
In ballade à trouês vouês par le groupe La Triode, contes musicaux en langue parlanjhe 2012 ; A French man, a Georgian man, un CD de musique franco-géorgienne, 2012
Bien entendu, TV et radio, et pour les TV : Direct 8, TNT Show avec Sîan ; TF1, Le Journal de 20 heures avec Ali Amran ; France Ô, Ô quotidien avec Sîan et en ce moment La nouvelle Star.
Quant aux radios : France Inter, Le Pont des Artistes avec Imany ; Le Fou du Roi avec Mimuniz, ; Sous les étoiles exactement avec Mr Pierre ; RFI, En Sol Majeur avec Mata Gabin, Yasmine Shah.
Sa rencontre en 2009 avec le chanteur-guitariste géorgien Sandro Sherozia – dont la voix nous fait particulièrement vibrer et qui n’est certes pas sans rappeler que la Géorgie est un pays du Caucase – lui donne l’idée de fonder le groupe A FRENCH MAN, A GEORGIAN MAN, symbole du métissage franco-géorgien à Paris. C’est l’histoire de la rencontre d’un chanteur géorgien et d’un guitariste français, tous deux épris de leur culture et de leur métissage. De Tbilissi – dont l’histoire est très riche et remonte aux royaumes de Colchide et d’Ibérie – à Paris, la musique n’a ni violence ni frontières et se situe entre deux mondes : l’Europe et l’Asie. Fort de sa tradition le chant polyphonique pourra parfois sembler très archaïque à l’image de la musique arménienne toute proche.
L’idée de fonder un groupe culturel lui effleure la pensée. Il fonde alors LA TRIODE, un trio remarquable, d’une grande originalité, d’une grande émotion. Seul problème, mieux vaut parler le dialecte vendéen si l’on veut profiter pleinement deu spectacle.
L’humour, la poésie et la truculence des personnages permettent au spectateur, quel que soit son âge, de se plonger dans l’imaginaire culturel de notre région. Tout en reprenant des histoires transmises par la tradition orale, ce conte musical, avant-gardiste par sa forme, se plaît aussi à jeter des ponts avec la réalité de notre société moderne.
Les textes en parlanjhe sont écrits par Dominique Mornet et Christophe Soulard slamme.
Une contrebasse pleine d’effets tenue par Michel Saulnier et le maître de toutes les flûtes : Miquéu Montanaro.
L’album donne lieu à un spectacle éponyme masterisé par Ronan Cloarec, prise de son et mix par Jean-Luc Béranger et graphisme : Christophe Thockler.
Contact presse : Cécile Jandau 06 24 62 21 77
Après s’être rôdé pendant un peu plus d’un an sur les scènes parisiennes, ce spectacle vient de retrouver ses racines poitevines, présenté aux Journées de la langue régionale de l’UPCP, à Melle (79).
C’est sur place que notre rédactrice Alexia PETITJEAN s’est rendue pour une interview.
- Bonjour Fabien, peux-tu te présenter en quelques mots ?
31 ans, musicien à plein temps depuis 2006, après un Master de Physique-Chimie abandonné pour venir à Paris et me consacrer pleinement à la musique.
- Quand et comment as-tu commencé la guitare ?
A l’âge de 7 ans, à l’école de musique de mon village, Aizenay, en Vendée. Mes parents écoutaient Yves Duteil et Brassens, qui me touchait avec sa moustache, ses textes élaborés et plein d’humour… Son swing de guitare si particulier.
Il y avait aussi dans l’armoire de mes parents un vinyle de Boney M que je passais en boucle en j’essayant de scratcher dessus…
- Comment définirais-tu ton style musical ?
Je ne me suis jamais senti spécialiste d’un style particulier. Pour moi, la musique est ouverte comme doit l’être l’esprit de celui qui la joue. J’ai commencé par la guitare classique, qui est resté un de mes instruments de prédilection, mais je suis fou du côté effets apporté par la guitare électrique. J’aime aussi découvrir les instruments du monde comme les luths, la mandoline, le banjo, le dobro, le pandouri…
- Quelles sont tes influences ?
La chanson française est le style que j’ai le plus écouté, avec des guitaristes de studio emblématiques : Slim Pezin, Claude Engel, Kamil Rustam, Elek Bacsic, Barthelemy Rosso.
- Tu as composé « Old School Bass », un album d’illustration musicale avec Nicolas Chelly, Frantxoa Errecarret et Dick Laurent ainsi que « In Ballade à trouês vouês »avec ton groupe La Triode. On dirait bien que pour toi, la musique prend son sens lorsqu’elle est partagée. Mais as-tu des projets solos ?
La Triode est mon projet solo, composé à partir de contes musicaux écrits par mon père en parlanjhe, la langue régionale vendéenne et poitevine. Pour ce disque-livre et le spectacle qui en découle, j’ai convié mes amis musiciens Miquéu Montanaro (flûte) et Michel Saulnier (contrebasse), ainsi que le conteur-humoriste Christophe Soulard.
Effectivement, pour moi la musique n’a de sens que si elle évoque, d’une part, un partage – entre musiciens et avec un public – et, d’autre part, un message. Faire un album n’est pas un acte gratuit, la musique doit revendiquer des idées, un concept, pour que l’auditeur y trouve un sens, son sens.
Je travaille actuellement avec Miquéu Montanaro sur son projet « Bandes Sons », qu’il a conçu avec le dessinateur Edmond Baudouin. C’est un concept original de « BD-disque », en somme des chansons illustrées par des bulles.
- Tu as été guitariste sur l’album « Troisième Temps » de Grand Corps Malade que tu as également accompagné sur scène, tu as également joué aux côtés de Jane Birkin. Ces rencontres ont sans doute marqué un tournant dans ta carrière mais comment en es-tu arrivé jusqu’à là ?
La musique remplit la vie de rencontres, nombreuses et enrichissantes. Plutôt qu’ « être au bon endroit au bon moment », je préfère dire « être à mille endroits à mille moments ». Je m’efforce de continuer à ouvrir plein de petites portes, dans des projets d’horizons très mélangés. Et petit à petit certains chemins s’ouvrent et donnent la chance de travailler avec des artistes de grande qualité comme Grand Corps Malade ou Jane Birkin.
Notons que je n’ai pas accompagné Grand Corps Malade sur scène mais seulement sur l’album « Troisième Temps », et sur France 3 dans l’émission « Du côté de chez Dave ».
- Que t’ont apporté ces rencontres ?
Chaque rencontre fait franchir un palier car jouer avec de tels artistes impose une discipline, un travail, et un son extrêmement précis. Je voudrais aussi insister sur le travail en binôme de guitaristes. Sur certains projets, nous avons en effet la chance de jouer à 2 guitaristes. C’est pour moi une source de progrès énorme car cela impose une écoute et une complémentarité de chaque instant. Ainsi dans mes binômes avec François Bodin, Taofik Farah, Landser, et Rémi de Coudhenove, je côtoie des musiciens plus âgés, de grand talent, et c’est incroyablement stimulant.
En 2013 tu intègres la troupe de « La Nouvelle Star ». Le rythme doit être soutenu. Peux-tu nous raconter comment se passe une journée de tournage du côté des musiciens ?
Chaque semaine, nous répétons une journée avec l’orchestre seul de 10h à 20h, puis une journée avec les candidats de 10h à 20h. Sur un troisième jour, nous enchaînons répétitions générales et tournage de 11h à 23h. Le rythme est effectivement très soutenu pour la concentration, puisque nous découvrons chaque semaine, au dernier moment, entre 10 et 20 morceaux nouveaux. Mais nous sommes dirigés par l’excellent chef d’orchestre Stéphan Gaubert, qui écrit les arrangements qui nous correspondent précisément et nous permettent de jouer des parties et des sons que nous adorons.
- La Nouvelle Star t’a sans doute permis de rencontrer de nouveaux artistes mais elle a également dû faire évoluer ta méthode de travail. Quels enseignements tires-tu de cette expérience ?
Elle m’a fait gagner énormément en discipline, en travail du son et en travail d’orchestre. Il faut avoir un très bon niveau de lecture musicale pour ce type de travail, pour déchiffrer sans effort, et arriver à tout de suite dépasser la partition, malgré parfois des tonalités rocambolesques sur des standards du rock… François Bodin, mon binôme à Nouvelle Star, est pour moi un modèle dans le son de la guitare. Chaque note qu’il joue me fait voir différent l’instrument. La rythmique basse-batterie, constituée de Loïc Pontieux et Rémy Léger, est incroyable de modernité dans le son, de groove et de précision ; c’est l’ « autoroute » pour jouer avec eux, mais cela impose une grande discipline de tempo. Le binôme de claviers est constitué par Vincent Bidal au piano et Jean-Baptiste Sabiani (aux rhodes, wurlitzer, synthés et séquences) qui réalise toutes les programmations propres à la musique moderne (beats, samples, nappes, bruitages, ajout de cordes, de cuivres…). Un groupe tel que celui de la Nouvelle Star est avant tout une aventure humaine, et cela fonctionne parce qu’il règne une proximité et une superbe ambiance entre tous, y compris avec l’équipe technique et l’équipe de production.
Timbuktu a reçu 7 césars dont celui de la meilleure musique originale. Là encore tu n’es pas très loin puisque tu es aux guitares sur le morceau « Timbuktu Fasso » de Fatoumata Diawara et Amine Bouhafa.
- Comment as-tu intégré ce projet ?
J’ai été recommandé au compositeur Amine Bouhafa par mon ami percussionniste Imed Alibi. Lors de cette séance d’enregistrement, j’ai été très ému de voir comment nous pouvions, en jouant la musique d’Amine, nous connecter à ces peuples et retranscrire par des notes les événements qu’ils subissent à des milliers de kilomètres de là. C’est l’un de mes plus forts souvenirs de musique, et je suis heureux d’avoir pu, en cela, revendiquer un message fort contre l’extrémisme.
- Ce césar est un peu le tien aussi… Te donne-t-il envie de continuer dans la musique de film voire d’aller encore plus loin en composant par exemple ?
Le César, c’est la récompense méritée d’Amine pour son travail fou. Ecrire une musique de film est un métier à part entière, on ne s’improvise pas compositeur pour le cinéma. Cela impose de maîtriser des paramètres musicaux, mais aussi d’autres liés à l’image, au scénario, au sens de l’histoire. Et souvent, il y a une relation toute particulière entre un réalisateur de cinéma et son compositeur, qui s’inscrit dans la durée. J’ai joué aussi pour la musique du film « Salaud on t’aime » de Claude Lellouch, avec Johnny et Eddy Mitchell, et c’est un parfait exemple de riche collaboration durable entre le réalisateur et le compositeur Christian Gaubert
- Quel est ton rapport à la scène ?
La scène est pour moi un lieu où l’on joue, mais aussi et à part égale un lieu où l’on se montre. Pour le spectateur, ce qu’il voit est aussi important que ce qu’il entend, voire plus. En cela, la télé est riche d’enseignement puisqu’en plus d’y être musicien, il faut être acteur et dégager quelque chose à l’image. C’est la moitié du travail de musicien, savoir transmettre aussi visuellement.
- Quels sont tes projets pour l’avenir ?
Continuer à faire des rencontres surprenantes et essayer d’apporter toujours quelque chose d’original au paysage guitaristique et musical.
- En dehors du plateau de la Nouvelle Star, pourrons-nous te voir sur scène prochainement ?
Je tourne actuellement avec la comédie musicale « Dirty Dancing » dans toute la France. Je continue les tournages de l’émission « Du côté de chez Dave », diffusée chaque dimanche sur France 3.
- Et bien je te remercie sincèrement pour ce temps passé avec nous
Une bonne continuation dans ta carrière.
Merci. A bientôt Alexia.
Un excellent guitariste que j’ai découvert en regardant la nouvelle star depuis qq années. Du coup, dans l’orchestre, je cherche systématiquement ses sons. Je vais essayer de le suivre sur d’autres supports, applications, concerts, emissions…