UNCLE DAVE MACON

Uncle Dave Macon, aux traditions musicales Country, commence sa carrière musicale professionnelle après 50 ans. En 1925, il deviendra l’un des deux membres fondateurs du grand ole opry alors appelé le WSM Barn Dance. Une bête de scène du banjo, d’innombrables vieilles chansons et vaudevilles feront que Macon restera une icône bien-aimée de la musique Country jusqu’à et au delà de sa mort en 1952.

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David Harrison Macon surnommé, « Uncle Dave Macon » ou encore « The Dixie Dewdrop », est connu pourses moustaches, son haut-de-forme bouchon, ses dents en or et ses chemises à col grand ouvert. Il acquiert dans les années 1920, une renommée régionale comme comédien de vaudeville, avant de devenir Première étoile de la Grand Ole Opry dans la seconde moitié de la décennie.

L’historien Charles Wolfe écrit : «Si les gens estiment que Jimmie Rodgers est le père de la musique country, l’Oncle Dave doit certainement en être le grand-père». Sa présence sur scène et sa personnalité vivante ont fait de lui l’une des figures les plus marquantes du début de la musique country.

 

UN PERSONNAGE HORS DU COMMUN… 

1924 et 1938. Il est respecté pour sa gentillesse, sa courtoisie et ses facultés d’animation. Bandmate Kirk McGee décrit la personnalité de Macon comme quelqu’un qui n’arrête jamais : «toute la journée, du matin au soir, il était un show…».

Reprochant les compétences des premiers ingénieurs du son de chez WSM’S, Macon tape du pied ; il crie pendant qu’il joue. Dans une certaine mesure, le style de ses premiers enregistrements est reconnaissable par les vocalises relativement agressives qu’il braillait.

Macon joue sur un banjo Gibson ouvert, sans fond. Les musiciens contemporains ne le considèrent pas comme un musicien particulièrement habile mais les musicologues modernes ont identifié pas moins de 19 styles de pickings sur ses divers enregistrements,

Parmi ses titres préférés dont A Soldier’s Joy, Bully of the Town, The Arkansas Traveler, Sail Away, Ladies, Macon affirme que ce sont des dockers noirs qui, dans les années 1880 le long de la rivière Cumberland, lui ont appris la chanson Rock About My Saro Jane.

La chanson Buddy Won’t You Roll Down the Line fut inspirée, au début des années 1890, par le soulèvement armé de Coal Creek qui eut principalement lieu dans l’état de Tennessee, lorsque les propriétaires des mines de charbon de cette société ont tenté de remplacer les mineurs libres par des condamnés loués par le gouvernement de l’État.

Dans la chanson From Earth to Heaven, Macon décrit les journées de travail pour le transport de marchandises de sa propre compagnie, entre Woodbury et Murfreesboro.

L’hymne préféré de Macon restera How Beautiful Heaven Must Be qui fut gravé sur son monument près de Woodbury.

UN PÈRE CAPITAINE CONFÉDÉRÉ…

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Fils de John Macon, militaire, et de Martha Ramsey, David naît le 7 octobre 1870 à Smartt (à cinq miles au sud de McMinnville ) dans le Tennessee.

Alors âgé de 13 ans, en 1884, sa famille déménage à Nashville Tennessee, pour acheter et gérer le Old Broadway Hôtel. Progressivement, l’hôtel devient alors le centre des intérêts musicaux de Macon. Il est de plus en plus fréquenté par des artistes et comédiens ambulants du vaudeville et du cirque. Il fréquente alors à cette période le Hume-Fogg lycée et c’est Joel Davidson, comédien de cirque, qui lui apprendra à jouer du banjo en 1885.

Sa mère revendra l’hôtel en 1886 après l’assassinat de son mari. La famille déménage alors à Readyville dans le Tennessee où ils tiendront un relais de diligences. L’aubaine est pleine pour Macon qui commencera à divertir les passagers en jouant du banjo sur une scène improvisée de l’aire de repos.

Il épouse Mathilde Richardson en 1889 et tous deux déménagent dans une ferme près de Kittrell, Tennessee, où ils élèveront six fils.

Autour de 1900, Macon créera le Macon Midway Mule et Mitchell Wagon Transportation Company, une ligne de fret entre Murfreesboro et Woodbury Tennessee .

 

Là encore, lorsque Macon transportait les marchandises à dos de mulets, il en profitait pour se produire, chanter et jouer du banjo pour un public, aux divers arrêts du chemin.

Ses fils grandissant, ceux-ci rentrent en partie dans la société qu’il sera contraint de fermer en 1920, devant l’arrivée de concurrents équipés d’automobiles.

NOUVELLE CARRIÈRE…

Amateur connu pour son sens du spectacle, sa première performance professionnelle aura lieu dans une école de Morrison Tennessee, en 1921, pendant une cérémonie de l’Eglise méthodiste.

C’est en 1923, lors d’un concert pour le Shriners à Nashville, que notre banjoïste sera repéré par Marcus Loew de Loews Théâtres, qui lui offre quinze dollars pour une prestation dans un théâtre d’Alabama. Macon accepte et c’est durant ce séjour qu’il sera sollicité par le gestionnaire de Loews Théâtres à Birmingham , pour un contrat fixe au salaire hebdomadaire de plusieurs centaines de dollars.

D’autres propositions dans le circuit-vaudeville de la Loew entraîneront, à cinquante ans, sa réussite artistique.

Il refusera les propositions d’une tournée rivale de vaudeville, le Keith-Albee-Orpheum Corporation.

Macon commence alors en 1923, une tournée du sud-est des États-Unis, accompagné de Sid Harkreader au violon et de cinq autres acteurs, puis sera sollicité pour des enregistrements par la Furniture Company Sterchi Brothers, distributeurs de Vocalion Records.

Le 8 Juillet 1924, Macon et Harkreader font leurs premiers enregistrements pour Vocalion à New York. Dix-huit chansons seront enregistrées sur plusieurs jours.

En 1925, Macon et Harkreader ajouteront à leur show un danseur : « Dancing Bob » de Bradford.

La Loew présente donc, à présent, comédie, danse et musique ancienne.

Par la suite, les enregistrements seront enrichis par l’arrivée du guitariste Sam McGee. Le 6 Novembre 1925, Macon et Harkreader jouent au Ryman Auditorium – le futur espace de la Grand Ole Opry – pour une cérémonie d’hommage à la police de Nashville. L’évènement était à peine à trois semaines de la création de la WSM Grand Ole Opry.

La WSM, radio qui deviendra célèbre, verra Macon comme l’un de ses premiers artistes accompagné par le violoniste Uncle Jimmy Thompson. Ils interpréteront un programme, ce samedi soir 26 décembre 1925.

La carrière avec WSM durera vingt-six années pendant lesquelles il continuera néanmoins les tournées. L’Uncle n’étant pas un artiste ordinaire, il assure également le concert hebdomadaire de musique country organisé au stade de Nashville Tennessee, le Grand Ole Opry, fondé en 1925 par George D. Haydans.

C’est un mélange de légendes et de contemporains en bluegrass, populaire, gospel, vaudevilles et sketches, Il y présentera les plus grandes stars du genre. Un festival-icône américain qui attire des centaines de milliers de visiteurs du monde entier et des millions d’auditeurs de la radio et sur Internet.

 

Macon forme, début 1927, le groupe « The Fruit Jar Drinkers », composé de Macon, Sam McGee, Kirk McGee et Mazy Todd. Ils enregistrent pour la première fois

le 7 mai 1927. Bien que le répertoire du groupe soit principalement composé de chants traditionnels et de présentations de virtuoses du violon, sont parfois enregistrées des chansons religieuses, pour lesquelles Macon transforme le nom du groupe en « Dixie Sacred Singers ».

En Décembre 1930, notre Dixie Dewdrop enregistre pour Okeh Records et en 1934 pour Gennett Records. Le 22 Janvier 1935, il commence à enregistrer pour Bluebird Records avec les Delmore Brothers, puis en 1938 avec Glenn Smoky Mountain Stagner.

Entre 1930 et 1952, il sera souvent accompagné par Dorris, guitariste qui n’est autre que son fils.

En 1940, grâce à George D. Hay, il devient une étoile montante de Opry Roy Acuff.

Son fils Dorris et lui reçoivent une invitation de Hollywood pour tourner dans Republic Pictures, un film qui retrace Grand Ole Opry. Le long métrage contient des images rares d’un Macon performant, dont un certain duo mémorable avec Dorris dans « Take Me Back to My Carolina Accueil », dans lequel une granny de 69 ans saute de son siège pour danser tout au long de la deuxième moitié de la chanson. Puis c’est inévitable, toujours dans les années 40, une tournée avec le grand Bill Monroe, créateur du bluegrass, qui n’impressionnera pas l’Uncle de même que le picking du banjoïste Earl Scruggs, compère de Monroe.

CINQ MILLE PERSONNES L’ACCOMPAGNENT À SON ENTERREMENT…

Ses porteurs étaient George D. Hay, Kirk McGee, Roy Acuff, et Bill Monroe.

Démarrant sa carrière à 50 ans, tournant jusqu’au 1er Mars 1952, il meurt trois semaines plus tard, le 22 Mars 1952, à l’hôpital du comté de Rutherford à Murfreesboro puis sera inhumé au cimetière près de Coleman Murfreesboro.

Intronisé à titre posthume dans le Country Music Hall of Fame en 1966, un monument est érigé à proximité de Woodbury.

Dorris et plusieurs autres membres de The Fruit Jar Drinkers (souvent Sam et Kirk McGee) font des apparitions sporadiques au Grand Ole Opry jusqu’au début des années 1980.

Tous les deuxièmes week-ends de Juillet, la ville de Murfreesboro célèbre «Uncle Dave Macon Days». L’événement est organisé sur le site historique de Cannonsburgh Village et accueille des compétitions nationales rappelant le bon vieux temps, buckdancing et banjo old-time.

La maison de Macon est inscrite au Registre national des lieux historiques, sur Old Woodbury Pike dans Kittrell Tennessee.

QUELQUES REMASTÉRISÉS CONSEILLÉS…

Go Long Mule – County Records (1972)
Laugh Your Blues Away – Rounder Records (1979)
Keep My Skillet Good and Greasy – Old Homestead Records (1979)
Travelin’ Down the Road – County/BMG Records (1995)
Uncle Dave Macon (1963) (Folkways)
Country Gospel Song (1971) (Folkways)
First Featured Star of the «Grand Ole Opry» (Decca DL-4760)

 

BIBLIOGRAPHIE…

Definitive Guide to Country Music, Backbeat Books, 2003
L’Encyclopédie de toutes les musiques chez Hachette pratique p 188
Nashville’s Grand Ole Opry, Jack Hurst, H.N. Abrams Books, 1975.
Uncle Dave Macon, The Encyclopedia of Popular Music, Colin Larkin (editeur),
Uncle Dave Macon, The Encyclopedia of Country Music : The Ultimate Guide to the Music,
1998. Charles Wolfe